Chapitre 8 – Maher-Shalal-Hash-Baz et l'usage des noms des enfants.
Chapitre 8 – Maher-Shalal-Hash-Baz et l'usage des noms des enfants. leçon en hébreu
Dans les prophéties des chapitres 7 et 8, l'usage répété des noms des enfants a pour fonction d’ illustrer le contenu des messages des prophètes. Dans les chapitres précédents c’était le personnage d’ Emmanuel qui, avant de savoir haïr le mal et choisir le bien, verra Aram et Israël se retirer de Juda. Dans ces chapitres-ci, c’est Maher-Shalal-Hash-Baz qui, avant même de savoir appeler son père et sa mère, « portera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie » (8, 4) – l'Assyrie vaincra Israël et Damas. Il est possible que ces descriptions des enfants soient une critique sous -jacente du peuple : l'enfant ne sachant pas encore haïr le mal et choisir le bien symbolise ceux qui « appellent le mal bien et le bien mal » (5, 20) et l'enfant qui ne sait pas appeler son père et sa mère symbolise le roi de Juda qui, au lieu de faire appel à son "père" céleste, fait appel au roi d’Assyrie.
Le message véhiculé a travers le prénom "Maher-Shalal-Hash-Baz" semble présager une bonne nouvelle pour Juda : très bientôt, l'Assyrie battra Aram et Israël ainsi la menace contre Juda disparaîtra. Mais dans le paragraphe suivant, cette même Assyrie se retourne contre Juda : « Voici, le Seigneur fait monter contre eux les eaux puissantes et abondantes du fleuve, c'est le roi d'Assyrie et toute sa gloire ; il montera par tous ses canaux, il passera sur toutes ses rives, il déferlera sur Juda, il débordera et passera jusqu'au cou, et ses ailes couvriront toute la largeur de ton pays, ô Emmanuel ! » (8, 7-8) – celui qui annonce la délivrance pour Juda, annonce en réalité sa destruction, car l’Assyrie causera la ruine de Juda.
Pourquoi cette contradiction qui fait du sauveur l'instrument du jugement ? Les versets suivants semblent fournir une explication : « Que les peuples rugissent et qu'ils se terrent... Faites des projets, mais ils ne réussiront pas ; parlez, mais cela n'arrivera pas, car D’ est avec nous » – le message du prophète à Achaz dans cette section est comme nous l'avons vu : "retiens-toi et sois calme". Ne t’engage pas dans la guerre et les alliances politiques. Tu n’en fais pas partie. Tu dois te fier à D’ pour ta délivrance. On retrouve les messages fondamentaux du début du livre d’Isaïe : la reconnaissance des œuvres humaines et la déclaration que « D’ seul sera exalté ce jour-là ». Isaïe exige qu’Achaz agisse selon ce principe fondamental : les alliances militaires humaines ne comptent pas, il faut se fier à D’ uniquement.
Achaz ne tient pas compte des paroles du prophète et cherche l'aide de l'Assyrie. Comme mentionné précédemment, lorsqu'on fait appel à une grande puissance, le dénouement est incertain– et ici, il y a une combinaison de châtiment pour ne pas avoir écouté la parole du prophète et de conséquence naturelle de l'invitation d'Achaz en Assyrie : elle qui a sauvé Juda de l'attaque d'Aram et d'Israël, deviendra la nouvelle menace pour Juda. Ainsi dans ce chapitre, on assiste à un retournement de la signification du nom des enfants : Shéar-Yashouv, Emmanuel et Maher-Shalal-Hash-Baz – qui devaient annoncer la délivrance se muent en oiseaux de mauvais augure en raison de l’insoumission d’Achaz à la parole de D’. Shéar-Yashouv qui symbolisait le retour, devient symbole de malheur au chapitre 10 où il est précisé que seule « la rémanence » (les restes) reviendra (10, 22). Emmanuel, symbole de « D’ avec nous », devient un Emmanuel symbolisant la critique du fait qu'Achaz n'a pas agi comme si D’ était avec lui et l’Assyrie l'envahira totalement. (8, 8). Quant à Maher-Shalal-Hash-Baz qui annonçait la défaite d'Israël et d'Aram, il devient également l’annonciateur de pillage de Juda.
Plus avant dans le chapitre, on peut lire un développement intéressant dans la tactique prophétique : « Fais une inscription, scelle la loi parmi mes disciples. Et j'attendrai D’ qui cache son visage de la maison de Jacob et je m'attendrai à lui » (8, 16-17) – après l'échec d'Achaz suite à ce qu'il ne s’en remet pas à D’, le prophète et la parole de D’ se retirent pendant un certain temps. Il s’agit d’un nouveau test : le peuple restera-t-il fidèle à D’ même sans prophétie ? Si oui, cela réparera la faute d'Achaz : être capable de se fier à D’, même sans prophète disponible et de croire que D’ est l’unique source de délivrance, il est donc absurde de se tourner vers les nécromanciens et les devins.
מאמרו המצורף של חנן אשל עוסק באחד הפסוקים הקשים להבנה, הפסוק האחרון של פרק ח'. הוא מציע להבינו מתוך הקבלה למלחמת אסא ובעשא וניתוח גיאוגרפי של מלחמה זו והמלחמה שבפרקנו. מתוך זה הוא מציע הסבר גם לאזכור "יום מדין" בפרק ט'. בהקשר של יום מדין, נזכיר אנחנו שיום מדין מתחבר לנושא של פרקנו גם מן הכיוון התיאולוגי: במלחמת מדיין נאמר לגדעון שעליו לצמצם את מספר הלוחמים "פֶּן יִתְפָּאֵר עָלַי יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר יָדִי הוֹשִׁיעָה לִּי" (שופטים ז, ב) – וגם אצלנו, הנביא חותר להכרת העם בכך שהישועה מגיעה מה' בלבד.
This website is constantly being improved. We would appreciate hearing from you. Questions and comments on the classes are welcome, as is help in tagging, categorizing, and creating brief summaries of the classes. Thank you for being part of the Torat Har Etzion community!