Chapitres 7 et 8 : L’histoire de Gédéon
Chapitres 7 et 8 : L’histoire de Gédéon leçon en hébreu
L’épisode de Gédéon est l’un des plus significatifs et des plus détaillés du livre des Juges. On y découvre des notions fondamentales à la compréhension du livre. Nous nous contenterons de présenter les têtes de chapitre qui pourront bien sûr faire l’objet d’une étude plus approfondie.
1. Le rôle de D’ face à celui du Juge et celui du peuple.
Au début du récit, Gédéon demande à l’Ange qui se révèle à lui : « hélas, si L’Eternel est avec nous, d’où vient tout ce qui nous arrive ? » Et l’Ange de répondre: « Va avec ce courage qui t’anime et tu sauveras Israël. » Le rôle de sauveur bascule de D’ au peuple, passation qui nécessite que le peuple fasse la guerre par lui-même. Une tension persiste cependant tout au long du récit : dans le chapitre précèdent, alors que Gédéon s’apprête à partir au combat : « Ils allèrent à sa rencontre » (chap.6, ver.35), Gédéon demande à D’ de lui envoyer un signe pour lui assurer qu’il offrira la délivrance au peuple. En d’autres termes, il doute de ses capacités à mener à bien le combat. Dans le chapitre, D’ ordonne à Gédéon de réduire ses effectifs militaires afin que la victoire puisse être clairement attribuée à l’intervention divine. (C’est peut-être une réaction à la demande de "signe" faite par Gédéon à laquelle D’ accède, ce qui aura pour effet de teinter les combats d’une aura de miracle notamment par la réduction du nombre de combattants.) La réduction des effectifs militaires se fait en deux étapes : la première selon une logique militaire et la deuxième selon une logique religieuse (voir Rachi). Par la suite, D’ offrira à Gédéon de choisir entre deux stratégies de guerre :
# rejoindre le camp de façon autonome.
# recevoir un autre signe de D’ avant le combat pour lui assurer la victoire.
Notez dans la description du combat deux sortes de versets, l’un désignant Gédéon comme combattant (chap.7,ver.20), l’autre désignant D’ comme combattant (chap.7, ver.22).
2. Le leadership : le statut du Juge et son rapport à la royauté. Gédéon a pour mission d'entrer en guerre pour sauver le peuple d’Israël. Il accepte la mission sans oublier de rappeler au peuple que la guerre est menée par D’ et que la force vient de Lui : "levez-vous Car D’ a livré entre vos mains le camp de Madian" (chap.7, ver.15) ; "vous direz a D’ et a Gédéon " (chap.7, ver.18.). Après la victoire, le peuple exprime sa satisfaction quant à son nouveau chef. Il lui propose une promotion du rang de juge au rang de gouverneur : « Les Israélites dirent à Gédéon: "Gouverne-nous, toi, puis ton fils, puis ton petit-fils, puisque tu nous as sauvés de la puissance de Madian" "(chap.8, ver.22). Gédéon n’accède pas à leur demande en rappelant au peuple de ne pas mettre à sa tête un roi de chair et de sang : « D’ régnera sur vous » (chap.8, ver.22). Ce verset prend toute sa signification dans le contexte du dilemme concernant la royauté dans le tanakh, vaste sujet abordé à plusieurs reprises dans différents textes bibliques: (Deutéronome 17 ; Samuel 1,8 ; Isaïe 2 ; Chroniques1,29….). Dans le livre des Juges, il est clairement affirmé que D’ étant le roi du monde, il n’y a pas lieu de nommer un roi de chair et de sang. Cependant, les premiers versets du chapitre désignent l’absence de roi comme l'origine des difficultés que rencontre le peuple : «En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël, et chacun agissait à sa guise". Dans notre contexte, les événements prendront une tout autre tournure. Gédéon forge un Éphod et entraîne tout le peuple à fauter : "Gédéon en fit un Éphod, qu’il plaça dans sa ville natale, à Ofra. Mais Israël y vint en faire l’objet d’un culte impur, et ce fut un écueil pour Gédéon et pour sa famille." (chap.8,ver.27). Il nommera aussi son fils Avimelekh (mon père est roi)…
3. La question centrale du livre des Juges est celle de l’unité du peuple. Se considère-t-il comme un seul peuple ou plutôt comme un ensemble de tribus, responsable chacune de ses membres uniquement?
En tant que Juge Gédéon semble réussir à unir le peuple : il les convoque à la guerre, arrive à entraîner la tribu de Naftali, Aser et Manassé et les qualifie d' « hommes d’Israël » comme pour témoigner de l’unité du peuple. Gédéon gère avec succès la réaction difficile de la tribu d’Ephraïm, en colère de n’avoir pas été sollicitée dès le début des opérations. Il reconnaît leur participation à la guerre.
Ce semblant d’unité est fragilisé de par le conflit avec les hommes de Soukkot et Penouel, conflit que Gédéon n’arrivera pas à résoudre. Il ira même jusqu’à se venger après la victoire au combat. On peut envisager que ces évènements sont le point de départ d’une lente dégradation de l’unité du peuple. Gédéon se positionne comme personnellement concerné par l’opération de vengeance : "dont vous ME disiez INSOLEMMENT."
Ci- joint le cours du rav Amnon Bazak ainsi qu’un article de Neria Klein, pour tous ceux d’entre vous désireux d’étudier plus en profondeur l’histoire de Gédéon.
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