Chapitre 24 : L’épidémie et le choix de l'aire battage de Arvanna
Chapitre 24 : L’épidémie et le choix de l'aire battage de Arvanna. leçon en hébreu
Ce chapitre forme une entité indépendante par rapport aux autres chapitres. Il s’ouvre sur la colère de l'Éternel contre Israël, qui pousse David à fauter en comptant le peuple. David commet cette faute malgré les protestations de Joab, chef de l'armée, qui doit, contre son gré, procéder au recensement des hommes de guerre. Après que David ait reconnu son erreur, le prophète lui donne le choix entre trois châtiments possibles. David choisit la peste, « qu'il tombe entre les mains de l'Éternel ».
Le récit s’achève par la fin de l’épidémie sur l'aire de battage d'Aravnna le Jébusien, après que David y ait offert holocaustes et sacrifices de paix. Dans le récit parallèle du livre des Chroniques, il est précisé que cet événement est à l’origine du choix de Jérusalem comme capitale :
« David dit à Ornan: "Cède-moi l’emplacement de ton aire pour que j’y bâtisse un autel au Seigneur; cède-le moi pour argent comptant, et puisse la mortalité qui décime le peuple s’arrêter! "Ornan répondit à David: "Accepte-le plutôt, et que le roi mon maître fasse ce qui peut lui être agréable! Vois, je mets à ta disposition les bœufs pour en faire des holocaustes, les traîneaux pour servir de bois et le froment pour l’oblation: j’offre tout. "Non, répondit le roi David à Ornan, je prétends tout acheter pour argent comptant, car je ne veux rien accepter de ce qui est à toi pour honorer l’Eternel ni lui offrir un holocauste sans bourse délier. David donna donc à Ornan pour l’emplacement des sicles d’or, au nombre de six cents. Il érigea là un autel au Seigneur, y offrit des holocaustes et des rémunératoires; il invoqua l’Eternel, qui l’exauça, en faisant descendre le feu du ciel sur l’autel de l’holocauste. Le Seigneur ordonna à l’ange de remettre son épée au fourreau.» (1 Chroniques 21, 26-22).
Plusieurs questions se posent : pourquoi D’ se met-il en colère contre Israël au début de l'épisode, et pourquoi incite-t-il David à fauter par le recensement du peuple (si telle est bien l'interprétation du verset) ? Pourquoi David persiste-t-il à recenser malgré les protestations de Joab ? Quelle est la signification de la proposition que le prophète fait à David de choisir parmi trois types de châtiments, quel rapport y a-t-il entre la fin de la peste et la faute commise au début de l’épisode?
Ci-joint les cours des Rabbins Yaakov Medan et Amnon Bazak, chacun expliquant à sa manière le caractère fondamental de la faute de David concernant le recensement et la peste. Voici quelques points issus de leurs propos :
Le rav Medan rappelle les paroles des Sages selon lesquelles l'Éternel s'était également mis en colère contre Israël pour ne pas avoir exigé la construction du Temple. Quel est le lien entre ces deux épisodes de colère divine ? Le rav Medan suggère que la faute ne réside pas seulement dans la manière de procéder au recensement (qui se fait sans le demi shekel), mais dans le fait même de compter l'armée de guerre, c'est-à-dire dans le désir de poursuivre les campagnes militaires plus avant. La réunion d'une armée de cette envergure est la preuve d’une préparation pour la conquête de régions plus lointaines du pays. Alors que ça n'est pas le moment ! Avant que David n'étende son royaume dans des régions plus lointaines, il doit d'abord établir le centre de gravité du royaume à Jérusalem. Ainsi, la fin de l'épisode est bel et bien une réparation de la faute, car l'aire de battage d'Aravna le Jébusien, sur le mont Moriah, est choisie comme lieu de résidence de la présence divine.
Le rav Bazak situe la faute de David autour de la méthode choisie pour recenser le peuple, sans faire usage du demi shekel, comme l'exige la Torah : « Quand tu feras le dénombrement général des enfants d'Israël, chacun d'eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu'il n'y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération. » (Exode 30, 12). Dans le récit, les personnes recensées ne procèdent pas au rachat, ce qui provoque l’épidémie. Pourquoi cette épidémie ? Un roi compte ses soldats pour connaître sa puissance militaire. Ses effectifs sont le symbole de sa puissance royale. La Torah demande de recenser le peuple en faisant usage du demi shekel, pour rappeler que le peuple appartient à l'Éternel, et non au roi.
L'option donnée à David de choisir son châtiment est un test : Fera-t-il le choix d’une punition qui ne touche que sa personne, ou celui d’une punition qui affecte tout le peuple ? La réparation se fait lorsque David dit à l'Éternel : « David, en voyant l'ange qui faisait périr le peuple, avait dit au Seigneur: "Vois, c'est moi qui ai péché, c'est moi qui suis coupable, mais qu'ont fait ces brebis? De grâce, que ta main ne frappe que moi et ma famille! » David reconnaît ainsi qu'il se doit de servir le peuple en tant que berger choisi par D’, et non à l’inverse, que le peuple existe pour le servir. Cette prise de conscience de David est l'une des facteurs à l'origine de la fin de l’épidémie.
“Demain, nous commençons l’étude du livre de Mela’him, -les Rois- ! “
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