Chapitre 15- Amalec
Chapitre 15- Amalec. leçon en hébreu
Dans ce chapitre, une mission explicitement mentionnée dans la Torah est confiée à Saül : l'anéantissement des Amalécites. Ce récit a une importance dramatique. On peut le comparer à la mission de Josué de procéder au rituel des bénédictions et des malédictions sur le mont Ebal. De prime abord, il semblerait que Saül exécute la mission avec beaucoup de succès, il frappe les Amalécites et "extermine tout le peuple au fil de l'épée" (15, 8). Cependant, Saül ne respecte pas l'ordre de D’ en épargnant Agag, le roi des Amalécites, ainsi que le meilleur du bétail. Le texte décrit un long dialogue entre Saül et Samuel à propos de la faute de Saül, y sont abordées plusieurs questions fondamentales:
1. La compassion : "Et Saül eut pitié d'Agag et du meilleur du troupeau" (15, 9) – Nos sages ont commenté (Tanhouma Metzora) cette compassion par la célèbre formule : "Rabbi Elazar dit : Celui qui fait preuve de pitié pour les cruels finira par devenir cruel envers les compatissants. Il est écrit ici: « Et Saül eut pitié d'Agag et du meilleur du troupeau et du bétail », et il est écrit à propos de Nob, la ville des prêtres : « Et il frappa Nob, la ville des prêtres, par l'épée ». Le fait même que Saül massacre la ville des prêtres de Nob par l'épée, soulève la question de savoir si sa compassion envers le roi amalécite et ses bêtes était véritablement de la pitié.
2. L'accusation du peuple : quand il s’adresse à Samuel, Saül tente de se défendre et de se décharger de la responsabilité de n'avoir pas respecté le commandement, en accusant le peuple : "C'est le peuple d'Israël" (15, 17). On remarque ici une critique acerbe de l'humilité de Saül qui se concrétise dans les derniers chapitres, par son inclination à suivre le peuple, contre la volonté de D’. La complexité de la personnalité de Saül, grand, puissant mais discret, se manifeste de manière exactement opposée aux besoins de la situation : face au peuple, Saül fait preuve d'humilité et se retire, tandis que dans des situations ou cela n’est pas nécessaire, il se révèle être celui qui prend l'initiative et celui qui dirige.
3. Les sacrifices : Saül tente de se justifier en expliquant que les animaux épargnés étaient destinés à être offerts en sacrifice à l'Éternel .Il commet ici la même erreur que lorsqu’il offre un sacrifice à l'Éternel à Guilgal (au chapitre 13), contre sa volonté . Samuel répète et précise le même message qu'il veut transmettre depuis le début du livre, message qui se distingue de la conception de la maison d'Éli : le verset est célèbre : Samuel répondit: "Des holocaustes, des sacrifices ont-ils autant de prix aux yeux de l'Eternel que l'obéissance à la voix divine? Ah! L'obéissance vaut mieux qu'un sacrifice, et la soumission que la graisse des béliers!" (15, 22).
Deux autres points émergent dans ce chapitre, et méritent toute notre attention.
1. Qui déchire le manteau de qui, à la fin du chapitre ? Que signifie cette ambiguïté pour le lecteur? Nous joignons ici les propos du rav Amnon Bazak à ce sujet. En marge de cette question, nous suggérons qu'il est peut-être possible de comprendre que, symboliquement, le coin du manteau de Samuel a également été déchiré. Notez ses sentiments personnels dans le chapitre, à la lumière de l'éviction de Saül du trône. Par la suite, lors de l’épisode de l’onction de David, nous reparlerons de la position de Samuel.
2.L'anéantissement des Amalécites – la question morale : ci-joint les propos longs et détaillés de notre maître, le rav Medan, à propos de cette question importante et complexe.
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