Psaume 9 – “Au chef des chantres sur mout laben.”

Psaume 9 – “Au chef des chantres sur mout laben.”  leçon en hébreu

Les commentateurs se sont longuement interrogés sur la signification de l’en-tête « Lamenatseaḥ almout laben ». Certains y lisent deux mots : al mot, faisant allusion à la mort d’un fils de David – le fils de Bat-Chéva ou peut-être Avshalom. D’autres y voient un seul mot : alamot. Un verset décrivant le service des Léviim dans les Chroniques oriente vers une autre piste :
« Zekharyah, ‘Aziel, Shemiramot, Yieḥiel, ‘Ouni, Eliav, Maasséyahou et Benayahou – avec des nevalim sur alamot ; Mattityahou, Eliphéléhou, Miqnéyahou, Oved Édom, Ye‘iël et Azazyahou, avec des kinnorot sur hasheminit, pour diriger » (Chroniques 15, 21–22).
On peut en déduire que alamot désigne un type d’instrument. C’est dans ce sens qu’il faut probablement comprendre aussi les titres énigmatiques des psaumes 6 et 12. Comme les Psaumes été composés à l’origine sous forme de chants, certaines en-têtes fournissent des instructions musicales – parfois sur la mélodie à adopter, parfois sur l’instrument à utiliser.
D’autres termes musicaux apparaissent également au fil des psaumes. Ainsi, le mot sela est interprété par de nombreux commentateurs médiévaux comme signifiant « à jamais », mais le Radak, comme la majorité des exégètes modernes, y voit une simple indication d’ordre musical.
Le psaume lui-même mêle deux tonalités marquées : des expressions de louange et de gratitude –
« Je te rends grâce, Éternel, de tout mon cœur ; je proclamerai toutes tes merveilles »,
et des paroles de supplication –
« Prends pitié de moi, Éternel, vois ma détresse face à mes ennemis. »
Dans son commentaire Daat Miqra, Amos Ḥakham propose trois manières de résoudre cette difficulté.
Première hypothèse : le psaume a été dit en temps de détresse, et les louanges ne sont qu’un engagement – un vœu de reconnaissance future en cas de délivrance.
Deuxième possibilité : le psaume a été composé après le salut et les passages de supplication ne sont que des rappels de ce qui a été prié dans le passé.
Mais Amos Ḥakham penche pour une troisième lecture : le psaume a bien été récité après une délivrance, mais tout Juif sait que d’autres détresses viendront. On a jamais fini de prier D..