Psaume 39 – Job et les Psaumes.

Psaume 39 – Job et les Psaumes. leçon en hébreu

Les psaumes 36 à 41 forment un ensemble parallèle au livre de Job, et notre psaume s’en détache particulièrement. Dans une situation de souffrance et de douleur, le psalmiste tente de ne pas fauter par la parole. De même, au début du livre de Job, il est dit :
*« Job ne pécha pas par ses lèvres »* (Job 2,10).
Mais tout comme Job finit par ouvrir la bouche et contester Dieu, le psalmiste, lui aussi, finit par ne plus pouvoir se contenir : il s’échauffe intérieurement, et il parle. On retrouve également des similitudes dans le langage :
chez nous : *« Fais-moi connaître, Éternel, ma fin, quelle est la mesure de mes jours »* ;
et chez Job : *« Quelle est ma force pour que j’espère, et quelle est ma fin pour que je patiente ? »* (Job 6,11).
Chez nous : *« Fais-moi savoir ce qui me manque… Détourne-toi de moi, que je respire un peu avant que je m’en aille et ne sois plus »* ;
et chez Job : *« Mes jours sont peu nombreux – cesse donc, détourne-toi de moi, que je respire un peu avant que je m’en aille, sans retour »* (Job 10,20-21).

Dans un cours (vivement recommandé !) donné lors des Journées d’étude biblique, le Rav Yaakov Medan souligne le caractère tragique de la vie du roi David, qui – comme Job – a perdu ses enfants, qui – comme Job – est tombé de sa grandeur et s’est retrouvé poursuivi par ceux qui l’aimaient autrefois. La ressemblance entre leurs vies, et la proximité de langage entre le livre des Psaumes et celui de Job, mettent en évidence les différences profondes entre les messages de chacun.

Dans les deux livres, la brièveté de la vie humaine est présentée comme un argument en faveur de la miséricorde divine. Mais la divergence est majeure :
Job pense que Dieu devrait renoncer à punir, et ne pas se montrer exigeant envers cet être humain misérable dont la vie est déjà courte.
Tandis que dans les Psaumes, la requête est toute autre : que Dieu aide l’homme à se sauver de ses fautes :
*« Délivre-moi de toutes mes transgressions »*.
L’être humain est faible et sa vie brève ; c’est pour cela qu’il a besoin d’aide. Le psalmiste ne demande pas à D de fermer les yeux, mais bien de l’aider à se rapprocher de Lui.