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Psaume 22 : "Mon D’, mon D’, pourquoi m'as-tu abandonné ?"

09.05.2025

Psaume 22 : "Mon D’, mon D’, pourquoi m'as-tu abandonné ?" leçon en hébreu

Le Psaume 22 s'ouvre sur une accusation sévère : «Mon D’, mon D’, pourquoi m’as-tu abandonné, loin de me porter secours, d’entendre mes paroles suppliantes? » (v. 2). Le psalmiste demande à D’ pourquoi Il ne répond pas à ses appels répétés. Mais ce n'est pas tout, le psalmiste élargit sa plainte envers D’. « Moi, je suis un vermisseau, et non un homme, l’opprobre des gens, objet de mépris pour le peuple. » (v. 7). À travers des descriptions très poignantes, le psalmiste exprime sa détresse profonde. Lisez ces images douloureuses : « Je suis comme l’eau qu’on répand, tous mes membres se disloquent; mon cœur est comme de la cire, qui fondrait au milieu de mes entrailles. Ma sève est desséchée comme un tesson, ma langue est collée à mon palais; tu m’étends dans la poussière de la mort.» (v. 15-16).
Après cette description détaillée de sa souffrance, le psalmiste revient à la prière envers D’. Mais cette fois, la demande n'est plus une accusation, mais une supplique. Il ne prétend plus que D’ est loin, mais plutôt qu'Il ne soit pas éloigné : «   Mais toi, ô Seigneur, ne t’éloigne pas; toi, qui es ma force, viens vite à mon secours! » (v. 20). Dans sa prière, il affirme que, lorsque D’ le délivrera, il Le louera et publiera la délivrance à ses frères et dans une grande assemblée : «Je proclamerai ton nom devant mes frères, au milieu de l’assemblée, je te louerai. » (v. 23). À partir de cette déclaration, l'atmosphère du psaume change radicalement : le psalmiste commence à louer D’, invite les autres à faire de même et finit par déclamer la souveraineté de D’ sur les nations. Quel est donc le sens de ce changement brusque ?
Tout d'abord, il faut souligner que c'est une caractéristique fréquente des Psaumes, que nous avons déjà rencontrée, que le psalmiste passe de la prière et la souffrance à une confiance inébranlable en D’, et à travers cela, il En fait l’éloge. Il est aussi possible que le psaume ait été écrit après la délivrance, racontant toute l'histoire de la rédemption : au début, la grande détresse et à la fin, la délivrance. Cependant, dans ce psaume particulier, ce passage est particulièrement abrupt.
Le Rav Solovetchik, dans son livre Min HaSe'arah (p. 136), fait référence au début de ce psaume pour établir un lien fondamental entre la souffrance et la prière : « La prière est justifiée et a un sens seulement lorsque l'homme est conscient qu'il n'a plus d'espoir, qu'il n'a aucun ami à part D’, le seul en qui il peut espérer pour être secouru et consolé lorsque son âme est accablée et qu'il ressent le désespoir, la solitude et l'impuissance. Mais si l'homme n'est pas hanté par une angoisse terrible, s'il ne voit pas son existence comme un champ de ruines, si sa confiance en lui-même et son orgueil n'ont pas été ébranlés, la prière lui reste étrangère. » Le Rav Solovetchik affirme ici que la rencontre avec D’ et la prière sincère ne sont possibles que lorsque l'homme reconnait son orgueil et a conscience de sa vulnérabilité et sa dépendance envers D’. Peut-être, à partir de cette explication, pouvons-nous comprendre que c'est précisément le grand bouleversement et la rencontre sincère et douloureuse  avec D’ au début du psaume qui donnent au psalmiste la force de passer à une confiance et à une proximité croissante avec D’ à la fin du psaume.

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