Isaïe 62 - Pour l’amour de Sion, je ne me tairai pas

Isaïe 62 - Pour l’amour de Sion, je ne me tairai pas. leçon en hébreu

Les commentateurs sont partagés sur l’identité du locuteur dans le premier verset de ce chapitre : « Pour l’amour de Sion, je ne me tairai pas, et pour l’amour de Jérusalem, je ne resterai pas silencieux ». S’agit-il des paroles de D., qui promet de veiller sur Jérusalem et de ne pas cesser avant qu’elle ne soit délivrée ? Ou bien est-ce le prophète qui parle, s’engageant à continuer à prier pour Jérusalem ?

La question de savoir si ces paroles sont celles de D. ou du prophète influence aussi la manière d’interpréter la suite de la prophétie. S’agit-il d’une promesse de D., affirmant qu’Il poursuivra la délivrance de Sion jusqu’à ce que « sa justice éclate comme l’aurore », jusqu’à ce qu’elle soit une « couronne de gloire dans la main de D. » et qu’on ne l’appelle plus « Abandonnée » ? Ou bien est-ce simplement l’objectif que le prophète se fixe : prier sans relâche jusqu’à l’accomplissement de cette vision ?

Dans la suite de la prophétie, il est clair que ce sont les paroles du prophète lui-même lorsqu’il exhorte les gardiens des murailles de Jérusalem à continuer à prier sans interruption et à « importuner » D. jusqu’à ce qu’Il accomplisse Son serment et délivre Jérusalem.

L’un des rôles du prophète est la prière. Il ne se limite pas à offrir au peuple une interprétation divine de la réalité ; il sert aussi de canal de communication entre D. et Son peuple. Ce canal fonctionne dans les deux sens : les prophéties descendent du ciel vers la terre, et les prières montent de la terre vers le ciel.

Au-delà de la capacité du prophète à prier, déjà mentionnée dans la Torah (Genèse 20,7), il possède un autre avantage : il transmet aussi la réponse de D. Ainsi, à la fin du chapitre, le prophète proclame : « Voici que D. a fait entendre cela jusqu’aux confins de la terre : dites à la fille de Sion : ‘Voici ton salut qui arrive’. »