Rois 2, chapitre 5 – La lèpre de Naaman.
Rois 2, chapitre 5 – La lèpre de Naaman. leçon en hébreu
L’histoire de Naaman est un récit atypique du Livre des Rois. Pourquoi un prophète d'Israël s'investit-il autant dans la guérison du général de l'armée syrienne et pourquoi le texte lui consacre-t-il un chapitre entier ? Même Guéhazi, le serviteur d'Élisée est étonné de l'attitude de son maître envers Naaman,il en parle de façon implicite : "Voici, mon maître a épargné Naaman le Syrien en ne prenant pas de ce qu'il avait apporté" (5, 20) – Guéhazi est déçu par le refus des présents, mais précise tout de même que Naaman est "cet Araméen" – l'ennemi. Non seulement tu guéris le général ennemi, mais tu ne profites même pas de l'occasion pour le dépouiller ? A quoi bon?
Naaman, le grand et prestigieux général de l'armée syrienne est, malheureusement, lépreux. Il semble qu'il ait désespéré de trouver un remède à sa maladie, qui est une honte pour sa position d’autorité et de puissance. Il apprend de manière surprenante par une jeune captive, qu’il existe une possibilité de guérison. Elle lui raconte qu'en Samarie, vit un prophète capable de le guérir. Le roi de Syrie envoie des messagers au roi d'Israël, qui va certainement l'envoyer vers ce prophète. Le roi d'Israël panique face à la demande du roi de Syrie : "D’ est-il celui qui tue et fait vivre ?" Il ne pense même pas à demander l'aide de l'homme de D’ qui se trouve dans son royaume – une idée à laquelle pourtant la jeune fille a pensé. Cela reflète évidemment l'éloignement du roi de D’ et de ses prophètes.
La dynamique entre Naaman et Élisée est centrale dans ce chapitre et elle tourne autour de l'orgueil de Naaman. Cela commence par la lèpre, qui est dans la Bible un châtiment pour l’orgueil et continue avec les événements du chapitre : qui va vers qui ? De quelle manière est faite la demande au roi d'Israël ? Comment Naaman se tient-il devant la porte de la maison d'Élisée. En contraste, Élisée ne daigne même pas sortir pour accueillir Naaman, il envoie son serviteur à sa rencontre. Le commandement de s’immerger dans le Jourdain, met Naaman en colère – les rivières de Damas sont bien plus impressionnantes que ce pauvre Jourdain !
Après avoir été guéri de sa lèpre, Naaman reconnaît la grandeur de D’ : "Voici, je sais maintenant qu'il n'y a pas de D’ sur toute la terre, sauf en Israël." Élisée ne met pas fin à ce processus éducatif ici, mais continue en refusant de recevoir quelconque récompense de Naaman. Ce refus a également un impact, en effet il conduit Naaman à déclarer qu'il désire désormais adorer D’ : "Donne donc à ton serviteur deux fardeaux de terre, car je ne ferai plus d’offrandes ni de sacrifices à d’autres dieux, mais à l'Éternel" (5, 17). La punition sévère de Guéhazi pour avoir tenté de prendre les cadeaux de Naaman s’entend aisément : il a diminué l'autorité d'Élisée devant Naaman et a agi dans le sens contraire de l’objectif d’Élisée. Tandis que Guéhazi considère les faits comme une affaire entre Naaman, le roi de Syrie et le roi d'Israël, Elisée lui les entrevoit comme une histoire entre Naaman et la foi en D’.
Cet épisode reflète précisément la situation absurde dans laquelle se trouve Israël : à une époque où Israël possède un prophète aussi puissant qu' Elisée (et avant lui, Élie), le pays se trouve dans un état spirituel déplorable, avec une propagation aiguë de l'idolâtrie dans le royaume. Même le général ennemi reconnaît la grandeur de D’ et sa supériorité après sa rencontre avec Élisée, alors qu’en Israël, même le roi ne pense pas à se tourner vers le prophète lorsqu'il rencontre des difficultés.
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