Psaumes 47–48 – Les Psaumes de la Ville de D’.
Psaumes 47–48 – Les Psaumes de la Ville de D’. leçon en hébreu
Dans les psaumes des fils de Qorah étudiés jusqu’à présent, nous avons vu :
• des élans de nostalgie pour le Temple,
• une confrontation avec la dissimulation divine,
• Un psaume nuptial à la gloire d’un roi de chair et de sang (Psaume 45).
Les psaumes que nous abordons maintenant (46 à 48) ont un caractère légèrement différent. Il semble qu’ils soient exprimés du point de vue d’une Ville de D’ déjà établie et stable.
• Le Psaume 46 décrit la confiance en D’, même lorsque des tempêtes secouent le monde.
• Le Psaume 47 décrit une grande cérémonie d’intronisation divine, et c’est d’ailleurs ce psaume que nous récitons sept fois à Roch Hachana, juste avant de sonner le shofar – en lien avec le thème du règne de D’.
• Le Psaume 48 présente l’impression de grandeur et de gloire de la Ville de D’, avec ses remparts et ses palais.
Résonance avec les prophéties d’Isaïe:
Les psaumes 46 à 48 font écho à de nombreux thèmes des prophéties d’Isaïe, en particulier aux chapitres 24 à 27, souvent appelés "l’apocalypse d’Isaïe". Il est possible que cette ressemblance ne soit pas fortuite.
Dans le livre d’Isaïe, Sion et la Montagne de l’Éternel constituent des thèmes centraux :
Ils apparaissent à la fois dans les prophéties de désastre et dans celles de rédemption.
Dans ces chapitres, Isaïe décrit deux types de villes opposées :
1. La ville puissante des hommes, fondée sur leur orgueil et leurs fortifications est, elle, destinée à s’effondrer :
« La cité fortifiée tombera en ruines ; le palais des étrangers sera détruit à jamais. » (Isaïe 25,2)
2. À l’opposé, D’ est un refuge sûr et solide :
« Car tu as été un refuge pour le faible… » (Isaïe 25,4)
Et Jérusalem est décrite comme la ville sûre :
« En ce jour-là, on chantera ce chant dans le pays de Juda : ‘Nous avons une ville forte ; D' y met le salut pour murs et remparts’. » (Isaïe 26,1).
Thèmes partagés entre Isaïe et les Psaumes 46–48:
De nombreux mots-clés apparaissent à la fois dans Isaïe (24–27) et dans les psaumes 46 à 48, mettant en évidence le double contraste :
• Dans Isaïe (25,12) :
« Il a abaissé la forteresse de tes murs… » — cela parle des murs bâtis par l’orgueil humain.
• Tandis que dans nos psaumes, le même mot « forteresse » (מִשְׂגָּב) désigne D’ en personne, par le refrain :
« Le D’ de Jacob est pour nous une forteresse, Sélah » (Psaume 46, versets 8 et 12).
D’autres parallèles :
• La destruction des navires de Tarsis dans le Psaume 48 (verset 8) évoque très clairement celle des mêmes navires dans Isaïe 2,16.
• Le contenu du Psaume 46 reflète parfaitement l’idée d’Isaïe 24–27 :
Tandis que le monde entier est secoué par des tremblements de terre et des catastrophes naturelles (Psaume 46, versets 3–4 ; cf. Isaïe 24), Jérusalem reste paisible et sûre, car D’ réside en son sein :
« D' réside au milieu d’elle: elle ne sera point ébranlée. » (Psaume 46,6).
• La montée de D’ avec le son du shofar (Psaume 47) correspond à :
« En ce jour-là, on sonnera du grand shofar… » (Isaïe 27,13)
• Le règne de D’ sur les nations, tel qu’il est célébré dans le Psaume 47, est un des thèmes majeurs du livre d'Isaïe.
Psaume 48 – Louange de Jérusalem ou danger d’idolâtrer la ville ?
Le Psaume 48 pousse cette idée encore plus loin.
Il invite à s’enthousiasmer pour la grandeur physique de Jérusalem : ses palais, ses murs, ses tours.
Or, dans Isaïe, ces éléments sont souvent associés à la chute des constructions humaines – D’ y brise la fierté des hommes :
« Contre toute tour élevée, contre toute muraille fortifiée » (Isaïe 2,15)
Cela peut donc sembler paradoxal : comment louer Jérusalem pour ses palais et ses murailles, sans tomber dans le piège de l’orgueil humain dénoncé par Isaïe ?
La réponse est claire et elle ressort de tout le psaume, en particulier de son ouverture et de sa clôture :
Ce n’est pas la ville elle-même qui est glorifiée, mais D’ qui y réside :
• Début du psaume :
« Grand est l’Éternel, hautement loué dans la ville de notre D', sur sa montagne sainte » (Psaume 48,2)
• Fin du psaume :
« que ce D' est notre D' pour l’éternité! C’est lui qui nous dirigera jusqu’à l’heure de la mort. » (Psaume 48,15)
Ce message vient équilibrer le Psaume 45, où c’est le roi humain qui était glorifié.
Les Psaumes 46 à 48 nous rappellent que le vrai Roi est D’.
Conclusion : Le psaume 48 serait-il un chant prophétisé par Isaïe ? Isaïe en personne prévoit un tel chant :
Lors de la rédemption de Sion, le peuple y résidant chantera un cantique pour la ville :
« En ce jour-là, ce cantique sera chanté dans le pays de Juda : Nous avons une ville forte ; D' y met le salut pour murailles et remparts » (Isaïe 26,1)
On peut donc suggérer que le Psaume 48 est ce chant prophétisé par Isaïe –
le chant à la Ville du Salut, au sein de laquelle D’ réside.
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