Skip to main content

Psaumes 16–17 – « Des délices éternelles à ta droite »

07.05.2025

Psaumes 16–17 – « Des délices éternelles à ta droite »  leçon en hébreu | leçon en hébreu

Le psaume 16, intitulé « Michtam de David », est récité lors des commémorations dans les cimetières et dans les maisons de deuil. Nous allons tenter de comprendre le lien entre cette coutume et le sens littéral du psaume. Le psaume s’ouvre sur une déclaration de loyauté du psalmiste envers D' et sur son rejet de l’idolâtrie, allant jusqu’à dire à propos des idoles : « Leurs noms, je ne les prononcerai pas de mes lèvres » (16,4) — conformément à l’injonction biblique (Exode 23,13).

La suite du psaume développe l’idée que le lien du psalmiste avec D' imprègne toute son existence : l’Éternel est sa part (verset 5), Il lui assure une belle part d’héritage (verset 6) et constitue également sa boussole morale (verset 7). Le sommet de cette relation est exprimé dans le verset célèbre :
« J’ai constamment placé l’Éternel devant moi ; parce qu’Il est à ma droite, je ne chancelle pas » (verset 8).

Dans la dernière partie du psaume, le poète explique que ce lien avec D' lui procure une sécurité profonde — à la fois pour son corps, qui repose en sécurité (verset 9), et pour son âme, qui ne sera pas abandonnée au Shéol (le séjour des morts, verset 10), mais bénéficiera d’une proximité perpétuelle avec D' (verset 11). Ces versets peuvent être interprétés de deux façons principales :

Selon la tradition rabbinique et la majorité des commentateurs, le psaume parle de la vie après la mort, à laquelle le juste accède.

Des chercheurs contemporains proposent une lecture plus immédiate : le texte parlerait d’une protection dans cette vie-ci, où le juste est sauvé d’une mort prématurée, et la « présence de D' » serait une métaphore de la providence divine.

Dans son commentaire du Psaume 16 pour la série Daat Mikra, Amos Hacham soutient que le psaume évoque bel et bien l’au-delà, et il interprète aussi le début du texte à cette lumière. Le poète évoque les idoles, dont les adeptes croyaient qu’elles résidaient sous terre (« aux saints qui sont dans la terre »), dans le Shéol. Ces idolâtres offraient des sacrifices pour bénéficier de faveurs dans le monde des morts. À l’inverse, le psalmiste exprime une adhésion authentique à D' dans cette vie, et c’est de cette proximité qu’il tire son assurance quant à son corps et son âme : il sait que D' ne l’abandonnera pas au Shéol, et que sa vie dans la proximité divine se poursuivra éternellement. Le psaume se conclut par cette idée de joie éternelle :
« Des délices éternelles à ta droite » (16,11).

Si telle est bien l’intention du psaume, alors il est tout à fait approprié de le réciter dans un cimetière — comme une affirmation que le lien avec D' ne disparaît pas avec la mort.
L’idée que ce psaume fasse allusion au monde à venir touche aussi un aspect fondamental de la nature des Ketouvim (Écrits). Dans la pensée juive, de nombreux débats existent sur l’absence de référence explicite au monde à venir dans les passages bibliques sur la récompense et la punition.
L’explication donnée par l’Abarbanel en est un exemple :
« Les promesses matérielles mentionnées dans cette alliance ne pouvaient contenir aucune promesse spirituelle, car elles concernaient toute la nation. En effet, la pluie, l’abondance des récoltes, la victoire militaire, etc., s’adressent à la nation dans son ensemble… La Torah s’adresse au peuple dans son ensemble, et c’est pourquoi les bénédictions et malédictions sont exprimées au pluriel : “Si vous suivez mes lois…” (Lévitique 26). »

La Torah et les prophètes traitent de l’histoire collective d’Israël. En revanche, les Écrits bibliques s’intéressent davantage à l’individu. Il est donc naturel qu’ils abordent aussi la question de l’au-delà et du sort de l’âme individuelle — comme semble le faire notre psaume.
Le psaume 17 se conclut d’ailleurs par un verset évoquant une idée similaire :
« Moi, dans la justice, je verrai ta face, je me rassasierai, en m’éveillant, de ton image » (17,15).

This website is constantly being improved. We would appreciate hearing from you. Questions and comments on the classes are welcome, as is help in tagging, categorizing, and creating brief summaries of the classes. Thank you for being part of the Torat Har Etzion community!