Psaume 71–72 – Conclusion des prières de David, fils de Yichaï

Psaume 71–72 – Conclusion des prières de David, fils de Yichaï. leçon en hébreu

Les psaumes d’aujourd’hui concluent le deuxième livre du Livre des Psaumes, et le verset final du psaume 72 indique clairement qu’il s’agit également de la clôture des psaumes attribués à David lui-même (72,20). Le psaume 71 est écrit avec une émotion palpable : on ressent que David y fait le bilan de sa vie, en évoquant les étapes de son parcours à travers des mots qui marquent le passage du temps. Il se tourne vers ses jeunes années : « Car c’est Toi mon espoir, Seigneur D’, mon soutien depuis ma jeunesse. C’est sur Toi que je me suis appuyé depuis le sein maternel, depuis le ventre de ma mère, c’est Toi qui m’as pris en charge » (71,6–7). Fort de ce passé, il supplie D’ de rester à ses côtés dans la vieillesse : « Ne m’abandonne pas au temps de la vieillesse, quand mes forces déclinent, ne m’abandonne pas » (71,9).
La Dr Yael Ziegler dans cette vidéo (https://youtu.be/67Q_j-B1DTs) souligne que cette demande est encore habitée par la faute passée de David – depuis lors, il n’est plus certain que D’ continuera à l’accompagner et à le soutenir. On a vu comment ces étapes de la vie de David sont évoquées dans le cadre de D’ comme sauveur. Mais dans la suite du psaume, ces mêmes repères temporels réapparaissent, dans un autre registre : David comme celui qui proclame le Nom de D’.
Dans sa jeunesse : « D’, Tu m’as instruit depuis ma jeunesse, et jusqu’à présent je proclame Tes merveilles » (71,17).
Et dans sa vieillesse : « Et même jusqu’à la vieillesse et aux cheveux blancs, D’, ne m’abandonne pas – jusqu’à ce que j’annonce Ton bras à la génération à venir » (71,18).
La confiance en D’ et l’appel à Son Nom sont deux motifs centraux dans les Psaumes, et ce psaume 71 peut ainsi être lu comme un psaume-bilan.

Dans la vidéo jointe (https://youtu.be/5-8ZUb86aBs), le Dr Beni Gesundheit souligne les nombreux parallèles entre le psaume 71 et des psaumes précédents, et rappelle que certains chercheurs ont vu dans ce texte une simple compilation, sans originalité, de prières anciennes. Il démontre de manière convaincante que c’est en réalité l’inverse : ce psaume réutilise volontairement des versets antérieurs, mais avec finesse et intelligence. En tant que psaume de synthèse de la vie de David, il évoque ses expériences passées, relues depuis le regard de l’âge et de la maturité. Le psaume 72 vient clore cette dynamique. David, qui s’interrogeait sur la continuité de sa royauté et sur la fidélité de D’, voit ici son espoir exaucé : le psaume s’ouvre par les mots « Pour Salomon » – la dynastie se poursuit. Dans le psaume précédent, David exprimait son souhait :
« Jusqu’à ce que j’annonce Ton bras à la génération suivante » ; et dans le psaume 72, ce vœu se réalise avec l’établissement d’une descendance.
D’après les livres des Rois et des Chroniques, le passage de relais à Salomon s’accompagna d’un commandement clair : suivre les lois de D’, comme pour concrétiser l’aspiration : « Jusqu’à ce que j’annonce Ton bras à la génération suivante ». Le psaume 72 se clôt également sur un retour thématique fort. Dans le psaume 70 (et dans de nombreux autres), David se présente comme un pauvre ayant besoin du secours divin :
« Mais moi, je suis pauvre et indigent ; D’, hâte-Toi vers moi. Tu es mon secours et mon libérateur » (70,6).
Dans le psaume 72, le roi idéal – successeur de David – est celui qui défend les pauvres :
« Il aura compassion du faible et du pauvre ; il sauvera l’âme des indigents » (72,13).
Le cycle est ainsi pleinement bouclé : le roi sauvé devient à son tour sauveur. C’est un appel pour chacun d’entre nous : marcher dans les voies de D’, d’ouvrir les yeux sur ceux qui ont besoin de soutien, et, dans la mesure de nos moyens, devenir nous aussi des porteurs de secours.